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Le rôle de l'enseignement supérieur dans le plan de sauvetage des ODD (Objectifs de développement durable)

Publié le
December 6, 2023

L'événement spécial Sulitest au Forum politique de haut niveau de l'ONU, intitulé " Comment les données et les indicateurs peuvent-ils soutenir la transformation de la pédagogie pour les objectifs mondiaux ? " a accueilli l'implication d'institutions d'enseignement supérieur qui se consacrent à l'avancement vers la durabilité, aux côtés de représentants d'organismes d'accréditation et de classement.  

Sébastien BOURDIN de l'EM Normandie Business School, Jean-Michel Champagne de HEC Montréal, Florent Deisting de TBS Education, Duncan Ross de Times Higher Education, Andrew Jack du Financial Times, Lauriane Dietrichs de Positive Impact Rating for Business Schools, ainsi que des représentants de Sulitest ont tous apporté leur point de vue sur l'importance des données et des indicateurs dans le changement progressif de l'enseignement supérieur.  

De gauche à droite Florent Deisting de TBS Education, Sébastien BOURDIN de l'EM Normandie Business School, Jean-Michel Champagne de HEC Montréal, et Kathleen NG de l'Université McGill, le modérateur

Thomas Friang d'Open Diplomacy a lancé le débat en donnant un ton engageant, tandis que les remarques finales ont été présentées par Ola Goransson de l'UN DESA. L'ensemble de la session a été habilement dirigé par Kathleen Ng de l'Université McGill.  

Comme Kathleen NG l'a souligné à juste titre, 48 % des ODD sont très loin d'être atteints.    

À titre d'exemple, nous sommes déjà à 1,1°C d'augmentation des températures mondiales (par rapport aux niveaux préindustriels), ce qui nous rapproche dangereusement du seuil critique de 1,5°C.  

"Il y a une énorme capacité pour l'enseignement supérieur de jouer un rôle dans ce plan de sauvetage dont nous avons tous parlé ici au HLPF (Forum politique de haut niveau) et de doubler nos efforts au cours des sept prochaines années pour atteindre les ODD d'ici 2030."

Aux côtés des réprésentants d’établissements Change Leader, Kathleen a évoqué les réussites de chacun de ces établissements qui utilisent TASK (The Assessment of Sustainability Knowledge)à travers tous leurs programmes, de leur stratégie pédagogique et de ce à quoi ressemblerait pour eux l'éducation à la durabilité dans l'enseignement supérieur à l'horizon 2030.

La vision pour 2030

Jean-Michel Champagne a commencé par évoquer le contexte de son institution, HEC Montréal.  

Dans son scénario, en 2030, 15 000 étudiants passeront par son école, chacun recevant une éducation de qualité par le biais de leurs cours, de leurs formations et de leurs programmes.  

"Ce dont je veux m'assurer en 2030, c'est que 100 % d'entre eux en sortiront avec plus de connaissances, plus de conscience, plus de compréhension de l'impact global de leurs actions, quel que soit le domaine dans lequel ils finiront par travailler".  

Il a ajouté que si nous ne comprenons pas, en tant que société, nos objectifs communs en matière de développement durable, et si chaque entreprise, chaque ONG et chaque gouvernement n'est pas composé de professionnels qui les comprennent, nous ne serons pas en mesure d'atteindre les ODD.  

Il a également souligné que sa propre responsabilité en tant que professeur était de veiller à ce que ses étudiants disposent de ces connaissances en 2030.  

"En 2030, lorsque j'évaluerai mes étudiants, je pourrai vérifier [leur niveau de connaissances en matière de développement durable] lorsqu'ils intégreront l'université et lorsqu'ils obtiendront leur diplôme. En outre, j'espère pouvoir évaluer si je leur ai également transmis le sentiment d'avoir un but à atteindre.

Par ailleurs, chaque fois qu'une entreprise sera confrontée à un problème et qu'elle s'adressera à HEC Montréal, parce que nous offrons beaucoup de formations pour cadres, je veux m'assurer que la formation et le mentorat que nous leur donnerons seront fondés sur un véritable objectif. Vos actions, les profits que vous réalisez, vos opérations et les résultats de vos indicateurs clés de performance sont-ils responsables ? Ont-elles une raison d'être ? Permettent-elles de résoudre des problèmes ?
Ce sera l'objectif final de toutes les actions que nous entreprenons actuellement à HEC Montréal
".  

Mais comment suivre notre parcours vers cette vision 2030 ?  

Sébastien, de l'EM Normandie, a souligné l'importance de créer les bons indicateurs de la culture de la durabilité dans l'enseignement supérieur.  

Il a évoqué la possibilité de travailler avec les anciens diplômés pour créer un indicateur tel que la part des diplômés occupant des emplois liés aux ODD. L'idée de cet indicateur est de mesurer le succès de l'orientation de nos étudiants vers des emplois utiles à une société durable.  

"Le deuxième type de mesure serait le nombre de cours liés aux ODD proposés dans les écoles de commerce. Nous avons beaucoup de cours, des cours traditionnels comme le marketing, la finance, etc. Mais pourquoi ne pas créer ces cours différemment, sur la base des objectifs de développement durable correspondants ? Enfin, un indicateur solide serait les partenariats entre les différentes institutions".

Pour résoudre ces problèmes pédagogiques, il a suggéré de créer une "filière de transformation de la durabilité" dès la première année. Il a également insisté sur le fait que pour renforcer l'impact, il fallait aller au-delà de l'organisation de fresques climatiques et autres, et veiller à ce que les entreprises et les écoles de commerce parlent un langage commun en matière de développement durable.  

"Un autre aspect important est de faciliter la recherche concernant les ODD, en faisant en sorte que les professeurs orientent leurs recherches. Nous devons nous assurer que nos professeurs sont à la pointe de la recherche en matière de durabilité et que leurs recherches aient un impact sur notre vie quotidienne.”

Florent Deisting, directeur de la transition sociétale à TBS Education, après avoir exprimé son alignement sur ses collègues, a ajouté qu'il espérait qu'en 2030, son poste disparaîtraisse, ce qui signifierait une transition environnementale et sociétale totale, afin qu'il puisse se concentrer sur un niveau plus élevé de la stratégie pour l'école.  

Il a rappelé que les acteurs de l'impact positif sont souvent à l'intérieur des entreprises, et que 99% des problèmes actuels sont nés [à leur insu] à l'intérieur d'une entreprise. Il s'agit donc de préparer dès aujourd'hui les générations futures. En effet, il a également affirmé que d'ici 2030, 75 % des employés se trouveront dans les salles de classe [des écoles de commerce]. Il s'agit donc de leur responsabilité [en tant que professeurs] de sensibiliser cette génération à la recherche de solutions.

"D'autre part, nous devons aussi augmenter nos offres d'executive education, pour être plus proches des entreprises et les aider à comprendre que de nouvelles connaissances et de nouvelles compétences sont nécessaires pour respecter les ODD, et que les écoles de commerce peuvent les aider à co-construire cela. Pour mener à bien cette stratégie, nous pouvons travailler avec le réseau des anciens diplômés ainsi qu'avec les incubateurs, car la plupart des écoles de commerce et des universités en ont un de nos jours." a-t-il ajouté

Le plan d'action  

Pour ramener le comité des Change Leaders de 2030 à 2023, Kathleen leur a demandé quelles étaient les actions critiques qu'ils prenaient pour s'assurer que leurs visions de 2030 se concrétisent.  

Jean Michel a commencé par évoquer son constat : les étudiants, quels que soient leur âge, leur parcours d'apprentissage ou le programme auquel ils s'inscrivent, sont souvent préoccupés par leur impact sur l'environnement.  

Le plan d'HEC Montréal

"En 2023, nous avons lancé le Parcours de transition, grâce auquel, une fois que les étudiants auront décidé d'étudier à HEC Montréal, nous pourrons leur expliquer quel a été leur impact sur l'environnement et comment ils pourraient le réduire, et ce, avant même qu'ils ne soient inscrits.

Une fois qu'ils se sont inscrits, je vais les mettre au défi en les invitant à passer TASK™ (The Assessment of Sustainability Knowledge) pour leur donner (et à nous en tant qu'éducateurs) une bonne première évaluation, qui sera répétée par la suite tout au long de leur parcours d'apprentissage."

En ce qui concerne l'accompagnement des professeurs dans ce parcours, il a déclaré qu'un changement d'état d'esprit avait été déterminant.  

"Par le passé, nous nous sommes contentés de parcourir le programme d'études en regardant qui faisait quoi.  
Cependant, en 2023, il y a eu un certain réaménagement des responsabilités. Lorsque les professeurs élaborent maintenant un programme et lorsqu'ils planifient leur cours, ils doivent faire une autodéclaration d'intention. Ont-ils l'intention d'enseigner la RSE (responsabilité sociale des entreprises) ? Ont-ils l'intention de rendre un cours spécifique à la durabilité ou simplement de l’inclure ?

Quoi que vous enseigniez, vous pouvez le rendre durable, il y a un moyen de le faire ; en choisissant les études de cas, les conférences, les examens, et même la façon dont vous enseignez !"
Il a ensuite ajouté  

Jean-Michel a cité la mise en place d'une question cruciale dans les enquêtes auprès des anciens diplômés, essentielle pour évaluer l'impact de ce plan d'action. En effet, outre les questions classiques portant sur les salaires, les postes et autres, il a choisi de les interroger sur le pourcentage de leur travail quotidien qui nécessitait des connaissances et des compétences en matière de développement durable ou de responsabilité sociétale des entreprises (RSE).  

"Mon premier résultat m'a appris que 60% de mes anciens étudiants considèrent que la RSE et le développement durable faisaient partie intégrale de leur charge de travail, un an après l'obtention de leur diplôme.

Si l'on compare ces données à celles recueillies avant l'obtention du diplôme, 95 % d'entre eux pensaient avoir besoin de ces connaissances pour poursuivre une carrière, mais seulement 40 % estimaient avoir acquis suffisamment de connaissances à la fin de notre cursus. C'est vraiment la toute dernière pièce du puzzle : quel est votre niveau de connaissances ?”
  

Au cours des prochaines semaines, Jean-Michel et l'équipe d'HEC Montréal se concentreront sur la mise en place des bonnes mesures, afin de tirer le meilleur parti des données recueillies, ce qui leur permettra de suivre et d'ajuster leur transformation pédagogique.  

"[Avec TASK], je peux mesurer mon impact, et si je le mesure et que je réalise que je n'ai pas l'impact que je souhaite, je peux m'ajuster et trouver ce qui fonctionne et ce qui ne fonctionne pas." conclut-il.  

La stratégie pédagogique de TBS Education

En ce qui concerne la stratégie pédagogique de TBS Education, Florent a déclaré que depuis l'année dernière, son institution a adopté le statut de "Business For Good" et a introduit quatre objectifs réglementaires majeurs.  

Le premier est la recherche, l'objectif étant de consacrer plus de 40 % de la recherche académique au RSE et au développement durable.  

Deuxièmement, 20% du cursus des étudiants en cycle initial et de la formation des cadres se focalise expressément sur la RSE et le développement durable et leur impact positif, et pas seulement sur leur intégration.  

"Par exemple, aujourd'hui en 2023, nous avons 12% du cursus qui y est exclusivement consacré [à la RSE et au développement durable], l'objectif futur étant de 20%, les 75% [restants] du cursus intégrant la RSE et le développement durable [d'une manière ou d'une autre]". Il a précisé  

Le troisième objectif concerne le cadre social, le renforcement de la politique de bourses et la promotion de l'inclusion et de l'égalité des sexes au sein de la cohorte d'étudiants.  

Le quatrième et dernier objectif concerne les partenariats.  

"Lorsque nous devons fournir quelque chose, maintenant, nous introduisons des clauses spécifiques sur la durabilité avec cette structure, afin de remplir ce quatrième objectif.

Tous les étudiants de TBS Education doivent participer au programme Rentrée Climat. Avec la Fresque du Climat, l'atelier 1er Acte (Ticket For Change) et le test de sensibilisation Sulitest. A la fin du Master, nous mesurons l'impact de nos modèles en introduisant le TASK™ par Sulitest. Au cours de l'année, les étudiants du Master peuvent également suivre le Programme Action Climat, qui leur permet d'acquérir des compétences hybrides sur les questions climatiques.”
 

Il a également mentionné le salon annuel de l'étudiant durable de l'ANEDD, organisé par TBS Education, en déclarant :  

"Hier, nous avons tenu la dernière session de cet événement. En résumé, il s'articule autour de deux types de conférences distinctes et d'un atelier. L'objectif de cet événement était de favoriser l'engagement des étudiants, et nous avons fini par recevoir l'International Green Gown Award grâce à lui, car l'une des composantes clés de la durabilité et de la RSE est vraiment [l'engagement des générations futures]."

L'étude de cas d'EM Normandie

Nous avons mis en lumière le plan d'action de l'EM Normandie dans un autre blog, alors cliquez ici pour en savoir plus sur le travail mené par Sébastien Bourdin.  

Conclusion  

Le chemin est long, et il reste encore beaucoup à faire pour être sur la voie de la concrétisation des ODD à l'horizon 2030.  

Heureusement, il y a de l'espoir. HEC Montréal, EM Normandie et TBS Education ne sont que 3 de nos 32 institutions Change Leaders dédiées à prendre des mesures concrètes pour l'intégration des connaissances en matière de durabilité dans l'enseignement supérieur.  

Grâce à notre modèle interdisciplinaire de connaissances en matière de durabilité, ces établissements vont au-delà de l'action climatique et se concentrent sur des aspects essentiels du développement durable, tels que l'égalité des genres, la responsabilité sociale des entreprises (RSE), la justice et l'égalité des chances, pour n'en citer que quelques-uns. Cette approche globale est un levier d'opportunité immensément puissant pour le plan de sauvetage concernant les ODD de l'ONU.  

Nous sommes fiers d'être entourés d'institutions et de professionnels téméraires, passionnés par l'avancement du mouvement de généralisation de la culture de la durabilité.  

Un grand merci à Sébastien BOURDIN, Jean-Michel Champagne et Florent Deisting d'avoir partagé leur vision et leurs plans d'action avec nous lors du forum HLPF de l'ONU au début du mois de juillet, ainsi qu'à Kathleen, pour sa modération. Ensemble, nous construisons un avenir durable pour tous !

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